Kilométrage : comment évaluer s’il est cohérent avec l’âge du véhicule

Kilométrage : comment évaluer s’il est cohérent avec l’âge du véhicule

Blog / 22 September 2025

Une voiture d’occasion à faible kilométrage, c’est le rêve de beaucoup de monde. Brillante, presque neuve, un compteur qui flirte avec les 30 000 kilomètres… De quoi rassurer instantanément. Pourtant, dans un marché rempli de promesses trop belles pour être vraies, ce chiffre peut aussi devenir un leurre coûteux.

Derrière un usage apparemment modéré peuvent se cacher des défauts liés à l’immobilisation, une usure silencieuse, ou pire une fraude au compteur.

Sommaire

  1. Pourquoi une voiture avec peu de kilomètres peut poser problème
  2. Faut-il se méfier des voitures qui ont peu roulé ?
  3. Faible kilométrage = fiabilité ? Pas toujours, selon les pros
  4. Les dangers cachés d’une voiture faiblement utilisée
  5. Comment détecter une voiture mal entretenue
  6. La fraude au kilométrage, toujours bien présente
  7. Quelles vérifications avant d’acheter une voiture qui a peu roulé ?
  8. Une voiture bien suivie à fort kilométrage vaut mieux que l’inverse
  9. La cohérence du parcours
  10. Des vendeurs qui enjolivent… sans forcément vous mentir
  11. Existe-t-il de vraies bonnes affaires à faible kilométrage ?
  12. Le kilométrage n’est qu’un indice, jamais une garantie

Pourquoi une voiture avec peu de kilomètres peut poser problème

Le kilométrage faible est souvent perçu comme synonyme de bon état mécanique. Or cela dépend entièrement du contexte. Une voiture peu utilisée peut avoir subi de longues périodes sans rouler, ce qui favorise l’oxydation des freins, l’encrassement du moteur, le vieillissement des fluides ou encore la détérioration de la batterie. 

Par exemple, une Peugeot 208 diesel de 2015 avec 112 000 km, un seul propriétaire et un historique limpide, vaut 9 500 €. À côté, une Citroën C3 de 2016 avec 34 000 km, un carnet flou, des pneus craquelés, est affichée 11 000 €. Pourtant, l’entretien de la première inspire davantage confiance que le faible usage supposé de la seconde.

Faut-il se méfier des voitures qui ont peu roulé ?

Selon une étude UFC-Que Choisir (avril 2021), un véhicule qui roule moins de 5 000 km/an a 30 % de risques en plus de présenter des défaillances (batterie, freins, joints secs…). Une Clio essence de huit ans avec seulement 32 000 km peut séduire, mais interroge : est-ce une seconde voiture oubliée dans un box, ou simplement un véhicule mal entretenu ? Même des outils gratuits comme Histovec permettent de repérer des périodes d’inactivité prolongée. Si, sur sept ans, seules trois interventions sont enregistrées, l’alerte est justifiée.

Faible kilométrage = fiabilité ? Pas toujours, selon les pros

Certains professionnels nuancent ce tableau. Savez-vous qu’un moteur essence moderne avec 40 000 km bien stocké peut largement surpasser un moteur ayant dépassé les 130 000 km sans suivi rigoureux ? Ce raisonnement ne tient que si l’entretien et le stockage sont irréprochables. Dès que l’historique manque de clarté ou que des indices laissent soupçonner une immobilisation, le kilométrage bas devient alors un faux ami.

Les dangers cachés d’une voiture faiblement utilisée

Une cliente décide d’acheter une Twingo II de 2012 et 22 000 km au compteur. Elle pense faire une affaire. Malheureusement pour elle, en six mois, elle doit changer la batterie, remplacer les freins et est confrontée à l’ovalisation de ses pneus… soit 2 300 € de réparations. La voiture avait pourtant roulé moins de 800 km en deux ans… Ce type de cas représente l’une des premières causes de retour en atelier pour des véhicules à faible kilométrage.

Comment détecter une voiture mal entretenue

Le piège n’est pas dans le chiffre affiché, mais dans ce qu’il cache ou ne raconte pas. Pas de factures, carnet d’entretien incomplet, historique décousu : ce vide doit immédiatement vous alerter. Vous devez prendre en compte que 62 % des litiges sur les véhicules d’occasion concernent un entretien négligé et non des pannes imprévisibles. Les experts conseillent d’observer l’usure des pédales, le volant, les tapis de sol, pour estimer si le compteur est crédible.

La fraude au kilométrage, toujours bien présente

La DGCCRF estime que 1 voiture sur 10 en vente est concernée par une fraude au compteur. Ce taux grimpe à 1 sur 5 pour les véhicules importés. Une Golf VII qui passe de 172 000 km à 96 000 km entre deux pays ? C’est fréquent. Le tribunal judiciaire de Paris, en 2022, a même condamné un vendeur professionnel à rembourser 4 800 € dans un tel cas…

Quelles vérifications avant d’acheter une voiture qui a peu roulé ?

Voici les éléments à contrôler systématiquement :

  • Le rapport Histovec : il identifie les kilométrages successifs et les éventuelles incohérences.
  • Les factures d’entretien : elles doivent être cohérentes avec le kilométrage affiché.
  • Un passage valise (OBD) : il vérifie les erreurs, les alertes moteur ou les modifications suspectes.
  • La date des pneus : au-delà de six ans, même peu usés, ils deviennent durs et perdent en adhérence.
  • L’état des freins et de la batterie : ces composants souffrent de l’inactivité.

Selon une enquête FNA (2023) sur 1 200 véhicules, le coût moyen des réparations post-achat dans les six mois oscille entre 1 500 et 3 000 € sur ce type de profils.

Une voiture bien suivie à fort kilométrage vaut mieux que l’inverse

Une BMW Série 3 de 2014 avec 128 000 km, mais entretenue exclusivement en concession, zéro alerte, contrôle technique vierge est un bien meilleur achat qu’un véhicule équivalent affichant 40 000 km, mais resté à l’arrêt. Il n’est pas rare de voir un acheteur ayant préféré une Mercedes Classe A à 145 000 km au lieu d’une Audi A1 à 35 000 km sans carnet. Deux ans plus tard, la première n’a présenté aucun souci mécanique, la seconde, 1 800 € de frais dès la première année.

La cohérence du parcours

Le kilométrage seul n’a aucune valeur s’il n’est pas cohérent avec l’âge, l’usage et l’entretien. Deux voitures avec le même compteur peuvent avoir des histoires radicalement opposées. L’une a roulé sur autoroute, a été entretenue chaque année en étant stockée à l’abri. L’autre a dormi dehors, la vidange a été oubliée et les pneus sont toujours d’origine. 34 % des voitures qui ont peu de kilomètres présentent des défauts liés à des immobilisations prolongées de plus de six mois.

Des vendeurs qui enjolivent… sans forcément vous mentir

Le danger, ce n’est pas toujours la fraude. C’est l’omission. Une voiture restée 14 mois sans rouler, dont le propriétaire oublie de parler. Une courroie de distribution d’origine sur un véhicule de 9 ans. Ces détails changent tout. On constate hélas une hausse continue de ce type de litige, surtout dans les ventes entre particuliers.

Existe-t-il de vraies bonnes affaires à faible kilométrage ?

Oui. Une seconde voiture familiale, stockée en garage chauffé, avec un entretien documenté. La citadine d’un senior, utilisée seulement en ville, suivie de manière méticuleuse… Ces exemples existent. Mais dans 9 cas sur 10, il s’agit d’annonces séduisantes sur le papier, mais incomplètes ou floues à l’analyse. Sans preuves, le kilométrage faible reste une façade…

Le kilométrage n’est qu’un indice, jamais une garantie

Acheter une voiture d’occasion à faible kilométrage, c’est tentant. Mais ce n’est jamais suffisant. Ce chiffre, seul, ne dit rien de la santé du véhicule. Il ne parle que s’il est accompagné d’un historique cohérent, vérifiable et transparent. Avant d’acheter, posez-vous une seule vraie question : le véhicule est-il logique dans son histoire ? Parce que parfois, ce n’est pas la voiture qui vous roule. C’est vous qui vous fermez les yeux…