Acheter une voiture neuve fait rêver. Il est vrai que certaines odeurs ont ce pouvoir magique de nous projeter dans des souvenirs. L’herbe coupée rappelle les vacances chez nos grands-parents, le parfum bon marché évoque un ex qu’on préférerait oublier… Et puis il y a l’odeur de la voiture neuve. Ce parfum culte, mélange de plastique frais, de caoutchouc fringant et d’adhésifs encore fiers de coller. Un vrai “Chanel nᵒ 5” pour automobilistes. Il sent la nouveauté, l’illusion qu’on démarre une nouvelle vie rien qu’en tournant la clé.
Sauf qu’au moment de regarder l’addition, ce doux parfum peut vite se transformer en coup de massue… Entre les prix catalogue et les frais annexes, la facture grimpe à toute allure. Vous commencez à douter ? Rassurez-vous, il existe une bonne nouvelle. Des leviers permettent de réduire la note, sans renoncer à la qualité.
Les prix évoluent bien plus qu’on ne le pense. Les concessions et les mandataires travaillent avec des objectifs mensuels et annuels. Cette pression du résultat a du bon pour nous consommateurs. En effet, quand il leur faut boucler un trimestre, les remises s’envolent. Selon UFC-Que Choisir, les rabais en concession atteignent en moyenne –12 % en fin de trimestre. Profitez donc de cette période, les vendeurs cherchent à boucler leurs chiffres, vous à acheter, tout le monde a à y gagner.
Le marché automobile a son calendrier. Malheureusement, il se cache bien de nous le communiquer… Pour vous aider, sachez que l’été, entre juin et août, les ventes ralentissent. Or, les concessions veulent écouler leurs stocks.
De même, en fin d’année et en janvier, les nouveaux millésimes arrivent et les anciens modèles doivent partir vite. Vous avez alors tout le loisir de profiter de baisses parfois impressionnantes. Mon neveu, étudiant à Toulouse, a acheté une Clio neuve en décembre 2024. Il a eu la surprise d’obtenir une remise de 2 700 € par rapport à cette même voiture qu’on lui avait proposé trois mois plus tôt.
Soyez attentif, ne vous laissez pas influencer par des affichages comme “–30 %”. La seule façon de savoir si une remise est bien réelle, c’est de comparer avec le prix catalogue officiel.
Un mandataire achète en gros. De ce fait, il répercute cette remise sur son client. L’économie moyenne peut ainsi tourner entre 4 000 et 6 000 €. Par contre, la garantie constructrice reste identique. Vous vous demandez alors où se situe la contrepartie ? Vous risquez d’être confronté à un choix limité sur les options et la couleur.
À l’origine, Elon Musk avait promis une voiture électrique pour tous. Le problème, c’est que les premières Tesla coûtaient plus cher qu’une berline premium… Un beau discours ne suffit pas, ce qui compte, c’est le prix. Exactement ce que cherchent à faire baisser les mandataires pour rendre le neuf accessible.
En concession, obtenir –10 à –15 % est possible. Mais vous devez être parfaitement préparé. La clé consiste à ne pas avoir peur de demander. Une remise, désolé de vous le dire, ne tombe jamais du ciel. Demandez ! Au pire on vous dit non. Au mieux, vous pouvez espérer un plein gratuit pendant un an.
Connaissez-vous votre meilleure arme ? La confrontation. Ayez le réflexe de comparer au moins trois offres (concession, mandataire et distributeur en ligne). Vous passez alors en position de force. En effet, face à l’évidence, il y a de fortes chances que le prix du véhicule que vous convoitez descende de plusieurs milliers d’euros.
Le prix affiché ne vous indique pas toute l’histoire d’un véhicule. Vous devez savoir qu’il existe des marges qui se trouvent dans les frais de mise à la route, l’immatriculation ou les extensions de garantie. Il est tout à fait possible qu’une extension de deux ans proposée à 950 € tombe à 500 € si vous la demandez au bon moment.
Les véhicules 0 km qui sont déjà immatriculés mais qui n’ont jamais roulé sont à coup sûr le meilleur des filons. Les rabais peuvent, en effet, atteindre –25 %. Si vous êtes artisan, que diriez-vous d’économiser plus de 6 000 € sur votre futur utilitaire ?
Êtes-vous de ceux qui regardent uniquement les mensualités ? J’ai une mauvaise nouvelle, c’est une erreur… Mais si cela peut vous rassurer, nous sommes nombreux à la commettre. Je vous explique. Prenons l’exemple d’une Peugeot 208 neuve affichée à 20 000 €. En crédit auto sur 4 ans à 3,5 %, le coût total est d’environ 22 000 €. Vous me suivez ? En LOA, avec une mensualité de 280 € pendant 48 mois, on arrive à 13 440 €, auxquels il faudra ajouter une valeur résiduelle de 8 000 €, soit un total proche de 21 440 €. La différence est faible, certes, mais si le véhicule est gardé 8 ans, le crédit est bien plus avantageux.
La LOA (location avec option d'achat) impose un kilométrage limité. Vous ne le savez peut-être pas, mais celui-ci est généralement compris entre 10 000 et 15 000 km par an. Dépasser ce seuil va vous coûter entre 15 et 25 centimes par kilomètre supplémentaire. Autre piège auquel il vous faut réfléchir, la restitution. La moindre rayure peut être facturée plusieurs centaines d’euros.
Si vous changez de voiture neuve tous les trois ans et que vous roulez peu, alors la LOA/LLD (Location Longue Durée) est intéressante. Par contre, si vous faites partie de ceux qui gardent une voiture dix ans ou plus, le crédit auto reste imbattable.
Le bonus écologique 2025 a disparu pour les voitures neuves depuis le 1ᵉʳ juillet 2025… Sachez que seules les commandes passées avant le 30 septembre peuvent bénéficier d’une dérogation.
Un nouveau bonus écologique 2025 de 1 000 € s’applique dès le 1ᵉʳ octobre 2025, mais uniquement pour les véhicules électriques assemblés en Europe avec des batteries européennes.
Une mesure qui vise à encourager l’industrie locale et à réduire la dépendance aux importations.
Certaines régions, comme l’Île-de-France ou l’Occitanie, offrent encore des aides complémentaires. Un utilitaire électrique neuf peut ainsi bénéficier de 6 000 € supplémentaires en Île-de-France.
Les certificats d’économie d’énergie (CEE) s’appliquent aussi pour les professionnels et peuvent réduire encore le prix d’achat.
Les écarts de prix sont significatifs selon le type de véhicule. Une citadine essence comme la Peugeot 208, affichée à 19 000 €, tombe autour de 14 800 € chez un mandataire, pour un coût total d’environ 16 100 € sur quatre ans.
Un SUV compact diesel comme le Renault Captur, vendu 32 000 €, descend à 26 200 € avec remise, ce qui porte le coût global à 28 600 €.
Du côté des électriques, une Renault Mégane E-Tech affichée à 35 000 € revient à environ 30 800 € une fois la remise et le bonus écologique 2025 déduits.
Un hybride rechargeable comme le Kia Niro chute de 38 000 à 32 300 € après remise et son coût sur quatre ans atteint environ 34 900 €.
Enfin, un utilitaire léger tel que le Renault Kangoo ZE, affiché à 30 000 €, peut tomber à 24 000 € grâce aux aides locales et à la remise mandataire, pour un coût total avoisinant 26 400 €.
Acheter un véhicule neuf sans se ruiner n’a rien d’inaccessible. Nous l’avons vu, ol vous suffit de faire preuve de méthode. Choisir le bon moment, comparer mandataire et concession, négocier au-delà du prix catalogue, trouver le financement adapté et tirer parti des aides en vigueur. L’économie finale peut représenter plusieurs milliers d’euros.
Avant de signer, souvenez-vous qu’il est indispensable de comparer au moins trois devis. C’est gratuit et cela peut vous faire gagner entre 1 500 et 3 000 €. Elon Musk pourrait alors dire que l’avenir de l’automobile ne se joue pas seulement dans la technologie, mais aussi dans la manière dont vous achetez votre véhicule.